Bayrou acculé voit vert

C'est pendant la soirée que nous passions chez Vendredi que j'ai entendu parler de la délicate intervention Bayrousiste face à Cohn-Bendit.
Ce matin, j'ai donc écouté sur dailymotion cet échange d'une "grande qualité" et j'en suis restée toute effarée : Ce n'est pas la première fois que je vois Bayrou tomber le masque devant un adversaire un peu musclé.

Face à Copé, nous l'avions vu se tasser et se ramasser comme terrassé sous les coups. Bayrou était, lors de cette émission, incapable de faire face à ses propres contradictions.

Hier, le spectacle a été pire, le guet-apens ourdi et le populisme à son comble.

Bayrou est arrivé préparé, décidé à faire taire ce candidat gênant qu'est pour lui Cohn-Bendit. Préparé aussi à aller ramasser les quelques voix qui lui manquent dans les bas-fonds de la droite extrême toujours friande de ce qui pue.

Alors que les sondages lui sont de moins en moins favorables, Bayrou ressort un vieil écrit de Cohn-Bendit de 1975 dans lequel ce dernier relate des attouchements avec des mineurs.
Plus écoeurants que les faits alors décrits dans un court passage que l'on peut retrouver dans le JDD, c'est le procédé de Bayrou qui est à vomir : n'ayant sans doute plus d'arguments de campagne à opposer à son adversaire, il quitte les rivages des idées politiques pour venir salir son adversaire.

J'avais déjà vu l'homme à l'oeuvre lors de certains congrès ou université :

Bayrou - ce prétendu démocrate - ne rechigne pas à humilier ses contradicteurs. Lors de la première université d'été du MoDem, en 2007, et face une salle toute acquise à sa cause, il avait littéralement ratatiné Thierry Benoit "La manière dont François Bayrou l'a mouché a été un grand moment de rigolade" raconte un blogueur présent. Pour certains, cet épisode n'avait rien de "rigolo" dans un parti qui travaillait à sa charte des valeurs humanistes...

Je l'ai vu faire une seconde fois lors du congrès de Villepinte quand certains militants qui lui déplaisaient proposaient des amendements. Toujours, bien évidemment, devant une foule de partisans acquis.

Mais revenons aux écrits de Cohn-Bendit sur lesquels, lui-même, plus âgé et en regard de la société actuelle, convient du mauvais goût ""J'ai raconté ça par pure provocation, pour épater le bourgeois" (...) et "sachant ce que je sais aujourd'hui des abus sexuels, j'ai des remords d'avoir écrit tout cela"" Le Point

Il faut aussi resituer ses écrits dans le contexte de l'époque : personne n'avait trouvé à redire à cela. La pédophilie n'était pas considérée comme un problème de société tandis que les moeurs se libéraient. En 1980, lors d'un festival BD à l'ESC que je fréquentais, certains ouvrages "érotiques" dans lesquels des enfants étaient manifestement abusés étaient présentés dans les bacs sans que nul ne s'en offusque.

Mais tandis que l'un reconnaît ses torts et s'excuse publiquement , y compris d'avoir été brutal avec son adversaire la veille, l'autre maintient sa posture et défend son indéfendable position.

Car Bayrou n'a jamais tort et ne connaît pas la repentance ... Du reste, il le dit lui même sur France Inter dans l'émission de Nicolas Demorand. Répondant à la question d'un auditeur il se moque, demande s'il doit faire comme Ségolène Royal et se repentir et rajoute "ce n'est pas mon genre" en riant!

Bayrou, acculé par des sondages qui mettent en péril à ses yeux son destin présidentiel, n'arrive plus à masquer ce qu'il est : un manipulateur qui n'hésite pas à utiliser tous les moyens pour parvenir à ses fins.


Après les élections municipales qui avaient déjà été le théâtre de manoeuvres à mon sens peu déontologiques pour grappiller quelques sièges, les nouvelles échéances révèlent mieux encore la vraie nature du personnage.


Ma perle pearltrees sur le sujet ( oui, je suis toute fière d'avoir appris aujourd'hui à me servir de ce truc génial :) En cliquant dessus, vous aurez un aperçu rapide de divers points de vue