Sur le site ad hoc, on vante ce véritable "accessoire de mode".

Bah tiens.

"Elle n’a plus rien à voir avec la culotte hermétique, ou les langes difficiles à mettre, attachés avec des épingles à nourrice, que l’on utilisait il y a quelques années"

Voui, ce n'était pas il y a quelques années ..Mais il y a quelques décennies déjà. En gros, les épingles à nourrice ont été abandonnées juste après que j'en ai subi les délices.

Il y a quelques années, en 1986 précisément, la culotte-couche-lavable-accessoirement-de-mode avait déjà les mêmes caractéristiques et quasi les mêmes coloris que celles que l'on nous présente aujourd'hui comme un "réel progrès" (je m'effondre).

Une investigation plus poussée me permet de statuer que l'affaire se présente bien telle qu'à l'époque de mon premier-né : au fond de la superbe culotte lavable, il faut bien mettre un "truc" pour absorber pipis et caca...au risque d'avoir de sales surprises ou de ne plus faire que changer le petiot et charrier la merde.

"L’utilisatrice de couches lavables n’est pas une maman marginale, mais bien au contraire une maman souvent jeune, active et moderne, qui est épaulée par un papa non moins moderne."

Certes, je ne peux pas le nier, il faut être jeune pour utiliser ce machin "moderne", c'est à dire n'avoir pas eu le bonheur de le tester avant sur d'autres fesses poupines...Sinon, certainement, les Pampers reviendraient en force dans la salle de bain.

Il faut également être active, c'est indéniable : toujours vigilante, le regard vissé sur les "petits élastiques là" qui ont la fâcheuse tendance de se détendre au lavage et à laisser filer ce que l'on aimerait plutôt voir (et sentir) contenu dans la couche.

"La chaleur et les vapeurs d’ammoniaque de l’urine peuvent s’échapper plus facilement et empêcher ainsi l’érythème fessier." nous dit-on sur le site de écono-écolo. Fort juste ! Et il n'y a pas que les vapeurs qui s'échappent !

Et puis, il faut avoir, non point un mari gentil, mais surtout une bonne Vedette ! Je n'ose croire que nos ferventes écolos envisagent de laver à la main avec du savon de Marseille : même avec une bonne lessive pleine de produits chimiques et d'enzymes très gloutons, on arrive difficilement à se débarrasser d'une élégante couleur maronnasse qui persiste dès le troisième popo de bébé.

Du coup, l'argument "nature" me semble on ne peut plus fallacieux : la couche culotte lavable, c'est une débauche d'eau, d'énergie et de toxiques à l'arrivée. A moins, bien entendu que l'on ne jette la couche à chaque utilisation... ce qui ne la rend plus ni écono ni écolo.

Décidément, la modernité prend parfois des virages incongrus et il faut être comme moi une vieille schnoque pour en savourer le burlesque.