Branle-bas dans les QG et réunions de ronds de cuir.

Certains m'accuseront de tirer sur les ambulances et de ne pas être "sympa" avec nos moribonds politiques. Mais pourquoi serais-je sympa avec ceux qui refusent d'écouter autre chose que leur "Je" ?

Oui, dimanche soir, je me suis réjouie de voir le PS et le MoDem le nez dans la mouise.

Après avoir espéré en vain que l'un ou l'autre de ces partis sachent nous apporter une réelle alternative dans les programmes, les pratiques et les stratégies politiques, je me suis consolée de la vague bleue qui recouvre l'Europe en me félicitant de voir Bayrou, Aubry et consorts, le genoux à terre et condamnés à se remuer.

Une bien triste satisfaction puisque je savais la France du coup engluée dans une politique européenne définitivement libérale après être déjà soumise à la volonté de notre naposarko. Mais une satisfaction quand même à l'idée que le sursaut salvateur aurait lieu et que 2012 pouvait m'apparaître comme un possible renouveau.

Toutefois, deux* jours après le scrutin, je ne suis guère rassurée quand je constate les grandes manoeuvres des semi- macchabées.

Branle le bas de combat ! On réunit aujourd'hui le staff au PS comme au MoDem. Le staff. Entendez par là les mêmes qui se bouffent entre eux et les mêmes qui font la cour. Ceux qui ont préféré si opportunément caresser le puissant dans le sens du poil ou bien profiter de son aura pour tenter de gagner un siège et une parcelle de pouvoir en plus.

Entre deux eaux, il y a aussi ceux qui espèrent tirer leur marrons du feu et s'interrogent sur les opportunités qui s'ouvrent à eux : vaut-il mieux - pour assurer son avenir - s'acoquiner à l'attelage vert ou bien accepter un poste au gouvernement ? Est-il plus judicieux d'abattre la bête inutile ou au contraire ne faut-il pas lui faire du bouche à bouche en considérant son potentiel futur ?

Entre coups de fil et mails, je suis un peu plus écoeurée à chaque fois.

Et dans cette pathétique cuisine tactique, je ne vois guère de politique au sens noble.
Je ne vois pas non plus que l'on s'inquiète de ce que pense l'électeur puisqu'il semble à ces antiques barons (et malheureusement aux plus jeunes aussi) que - du fait de leur responsabilités au sein d'un parti - ils aient acquis par miracle le don de double vue et la capacité de savoir - du haut de leur piédestal - ce que pense le bas peuple et chacun d'entre nous.

Et chacun d'analyser à sa mode le vote (ou le non vote) du Français, et chacun d'appeler à la rescousse ses troupes les plus fidèles et donc les moins objectives.

De cette tambouille ne sortira probablement rien de bon. Sans doute un brouet de plus que, tout triomphants, ils viendront nous vendre aux prochaines échéances, persuadés qu'une fois encore nous ouvrirons docilement le bec pour qu'ils nous gavent de leur soupe.

Patiente bien que dubitative, j'attends le résultat de ces tractations et cogitations incestueuses entre soi.

Dans quelques jours, semaines ou mois, je serai la première sur les rangs pour goûter le potage et le recracher s'il n'est pas à la hauteur de mes exigences citoyennes.


En attendant, indécrottable optimiste, j'espère encore.


*Modifié sur remarque fort judicieuse de Ysabeau qui, elle, garde les pieds sur terre et sait encore compter les jours contrairement à moi ;)