Le 6 mai, lors de la première séance de travail prévue dans le cadre du « Grenelle des antennes » devenu « Grenelle des ondes », le Professeur Girard, président de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), a conduit les débats qui réunissaient cinquante participants -associations, opérateurs, institutionnels et élus- engagés dans le débat « Radiofréquences, santé et environnement ».Selon les conclusions d’Emilie Van Deventer, spécialisée sur les questions de radiofréquence et santé à l'OMS (Organisation mondiale de la santé), il existe des doutes sur l'utilisation du téléphone mobile, mais il n'y a pas encore d'éléments sur la dangerosité des antennes.
D'autres intervenants dans ce débat ont cité telle ou telle autre étude faisant état de conclusions différentes.
Le Professeur Girard est d'ailleurs moins catégorique que Mme Van Deventer : Il reconnaît les incertitudes scientifiques et espère qu'un débat de société permettra de trouver des solutions.
Le 5 mai, l'ex-magistrate Eva Joly, deuxième de liste en Ile-de-France d'Europe-Ecologie pour les européennes, dénonçait la "proximité" des opérateurs de téléphonie mobile avec le pouvoir, jugeant que leurs intérêts financiers étaient "néfastes" à la santé des consommateurs.
Pour elle, le "Grenelle des ondes", démarré le 23 avril sous l'égide de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, semblait "verrouillé"par cette proximité.
C’est lundi que le Grenelle de la Téléphonie mobile rendra ses conclusions. « 50 pages de vide» selon le président de Robin des toits Etienne Cendrier.
Opérateurs et représentants de l’Etat n’ont pas entendu l’appel d’une quinzaine de villes pilotes à expérimenter le 0,6 volts par mètre : un seuil d’exposition inférieur à la norme actuelle.
Les opérateurs ont rejeté la proposition : mission impossible d’après eux, les portables ne pourraient plus fonctionner correctement. Ce serait la mort de la téléphonie mobile.
Mais pour Robin des Toits, il ne s’agit pas d’un niveau exigé à la sortie des antennes , à l’émission mais du niveau d’exposition du public. Bref, cela n’empêcherait pas de téléphoner.
Le Grenelle des Ondes ne résout donc rien et sa conclusion pourrait se résumer à « Il est urgent de ne rien faire ».
Cependant, au nom du principe de précautions, certains élus locaux s’impliquent de plus en plus pour réclamer une législation qui garantisse mieux la santé de leurs concitoyens
Le 19 mai 2009, le Vice-Président de l’Association des Maires de France lançait un appel à candidature ayant pour objet l’expérimentation du seuil de précaution sanitaire de 0,6V/m :
- « Dans le cadre du "Grenelle de la téléphonie mobile" auquel je participe en tant que représentant de l’Association des Maires de France, l’association Robin des Toits a lancé un appel au volontariat des collectivités locales pour l’expérimentation d’un seuil maximal d’exposition des résidants de 0,6 V/m.
- Accompagnée d’une observation sanitaire spécifique, cette expérimentation permettrait de clarifier la pertinence de ce seuil de précaution souhaité par des parlementaires de l’ensemble de l’arc politique.
- La candidature du plus grand nombre de communes serait de nature à infléchir la forte réticence actuelle des opérateurs C’est pourquoi je vous invite à rejoindre la liste des communes qui ont déjà exprimée leur candidature"
Compte rendu des premières journées de travail par Robin des Toits
Grenelle des ondes - Les masques tombent
Réseaux WIFI – WIMAX et absence de courage politique
Témoignage : EHS : Petite histoire d'un scandale sanitaire
7 commentaires:
Scientifiquement, il semble qu'on soit aujourd'hui dans la méconnaissance de l'influence des antennes relai sur le cerveau. Il va s'en dire que de puissants lobbies oeuvrent probablement dans leur coin. Cependant, si l'on veut - à son niveau - appliquer le simple "principe de précaution", il y a 2 règles simples qui peuvent être mises en oeuvre:
1) Débrancher la fonction WIFI de son MoDem, et en cas de distribution d'Internet à plusieurs ordinateurs, privilégier des connexions filaires, même si ça fait des fils partout...
2) Lorsqu'on téléphone avec un portable, tenir le téléphone éloigné de son oreille tant que la communication n'est pas établie, car c'est durant cet intervalle que les émissions d'ondes électromagnétiques sont les plus fortes.
JF
Il se trouve que comme ma soeur est atteinte d'hyper electrosensibilité et qu'elle a désormais des séquelles au niveau cérébral ce qui est quand même assez grave, je me suis informée et j'ai découvert plein de modes de connexion alternatifs. Tu peux aussi rajouter à ta liste les téléphones DECT qui sont probablement la pire saloperie (pire que les ondes du portable ou des antennes !!).
Sur le DECT, je ne suis pas vraiment au courant, mais je te fais confiance. C'est vrai que j'ai des amis qui ne jurent que par le téléphone filaire. Cela fait une troisième règle applicable au "principe de précaution".
JF
Je suis en train de voir s'il n'y a pas moyen de prendre le relai, pour le mois de Juin,de la lettre mise en lien (en cliquant sur mon prénom).
je te souhaite bien du courage pour persuader les sceptiques !!
Bonjour,
Le problème est complexe car si on interroge les gens on trouvera maintenant peu de personne ne possédant pas un portable.
Dans un an ou deux, peu de personne ne sera pas connectée au 3G puisque tous les téléphones intégreront dans quelques mois cette fonction.
Pour les mobiles, leurs caractères dangereux semblent effectivement faire l'objet d'un consensus surtout lorsque la connexion n'est pas établie mais également lorsque la réception est difficile ou lorsque l'on se déplace en téléphonant.
Pour les antennes, il n'existe effectivement pas d'étude épidémiologique menée selon les protocoles usuellement déployés dans le milieu médical qui permettrait de définir scientifiquement le niveau de danger pour la santé, et cela est un manque évidement.
De ce fait, de nombreuses hypothèses, dans un sens comme dans l'autre (caractère dangereux ou non) peuvent être édictées comme étant une vérité absolue.
Devant ce doute, le seul principe de précaution serait de supprimer toutes les antennes, donc les téléphones portables.
Es-ce bien raisonnable ?
Le portable étant entré dans nos vies comme un élément indispensable, le mieux est alors de définir arbitrairement un niveau à ne pas dépasser afin d'établir une distance de sécurité suffisante permettant de protéger les citoyens.
Mais, en absence de donnée scientifique et épidémiologique inconstestables, il est évident que ce niveau (que certain appelle seuil), correspond bien à un niveau d'ignorance des phénomènes des antennes sur la santé et je pense qu'il faut, pour l'instant s'y tenir. Le seuil proposé, permettant à la fois de donner une très faible exposition tout en garantissant les possibilités d'utilisation des portables est de 0,6 V/m.
Alors, le plus raisonnable serait de travailler selon deux axes :
- considérer pour l'instant que l'exposition moyenne doit être limitée à 0,6 V/m et de limiter (supprimer ?)l'installation des antennes près des crèches, des écoles ....
- de conduire une étude épidémiologique indépendante utilisant les protocoles médicaux (double aveugle) pour définir scientifiquement, donc de manière incontestable, le seuil de sécurité. Il est nécessaire de prendre en compte deux paramètres : le niveau d'exposition et le temps.
A partir du principe de modélisation proposé dans le Grenelle des ondes, je pense que l'on peut avancer dans ce domaine.
En attendant, les villes devraient rechercher à signer des protocole d'accord (comme l'a fait la ville de Tours) contraignant avec les opérateurs afin de limiter l'exposition des citoyens.
Je viens de découvrir votre blog aujourd’hui et je pense que je vais passer plusieurs jours dessus.
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