Grippe A : l'inquiétude n'est pas inutile

Comme j'en ai assez d'entendre n'importe quoi sur la grippe A - prétendument pas plus grave que la grippe commune d'après certains commentateurs du net - j'ai été faire des recherches sur la toile pour trouver les chiffres de mortalité concernant notre bonne vieille influenza.

Pas facile de mettre la main sur des statistiques crédibles.

En France, les chiffres vulgarisés oscillent entre 1500, 2000 ou 5000 décès par an dûs au virus grippal pour des épidémies touchant entre 2 et 8 millions de personnes !

Au pire, on arrive donc à un taux de mortalité de 2 pour mille.

Et si la grippe est aujourd'hui la première cause de mortalité par maladie infectieuse en France et dans le monde, c'est qu'elle est terriblement contagieuse et que les malades se comptent par centaines de millions.


L'institut de veille sanitaire ( InVS) a mis au point un système de surveillance annuelle des épidémies de grippe en France. Les données de l'année 2004-2005 laissent apparaitre les résultats suivants :

• 3.1 millions de personnes ayant consultées leur médecins pour une grippe pendant les 10 semaines de l'épidémie.
• 228 décès par grippe recensés par les Ddass pendant la période d'observation.
• 109 684 décès "toutes causes" pendant la même période.

La comparaison avec les décès toutes causes des autres périodes de l'année (hors épidémie de grippe) et avec les autres années de référence, prouve d'après le document, que la mortalité par grippe saisonnière est tout à fait marginale.


La grippe A (ou porcine ou mexicaine) serait donc 5 fois plus mortelle avec 72 décès pour 8480 cas confirmés.


Aussi, tandis que d'aucun sifflote en minimisant le danger et en soupçonnant un grand complot mondial des laboratoires pharmaceutiques, on peut comprendre l'inquiétude des 193 pays de l'organisation mondiale de la santé sont réunis aujourd'hui à Genève pour leur Assemblée annuelle.

Devant le nouveau foyer déclaré au Japon sans que les malades n'aient voyagé, l'OMS envisage de passer au stade 6 (et ultime ) de son alerte de pandémie et n'attend pour cela que les dernières confirmations.


Et ce n'est pas parce que l'hôpital est bien malade du traitement sarkozyste ou que d'autres affections provoquent des décès par milliers que l'on doit minimiser le danger grippal et vilipender la vigilance de l'OMS.