vudemafenetre

vendredi 17 juillet 2009

La dangereuse dérive de l'Etat sarkozyste


Le site Fraternet.com s'interrogeait en 2003 sur la démocratie en Afrique et décrivait les manœuvres utilisées par les pouvoirs en place pour maintenir les populations sous leur férule :

" Qu'est-ce qu'en fait les élections en Afrique sinon un moyen pratique de légitimation d'un pouvoir spolié et confisqué au peuple ?

Dans la véritable démocratie, le détenteur du pouvoir est le peuple appelé souverain primaire. Les citoyens ne pouvant tous exercer cette souveraineté, ils délèguent leur pouvoir à un nombre restreint d'élus qui l'exercent à leur place. Ces personnes sont désignées à travers des élections libres et transparentes. Ainsi, le pouvoir exercé par les élus l'est au nom du peuple qui le lui a temporairement transféré et à qui ils doivent rendre compte.[...]

Malheureusement, plusieurs pays du Tiers-Monde présentent une démocratie de façade, caricaturée. L'on fait certes parler les urnes mais le résultat n'est pas l'expression de la volonté souveraine du peuple mais plutôt de la puissance du prince.[...]

Tout est mis en œuvre pour consacrer le pouvoir du plus fort, par le plus fort et pour le plus fort qui ne ménage aucun effort pour asseoir son autorité.

J'ai fait le lien avec cet article lorsque j'ai lu une fois encore, dans je ne sais quel message récent, l'expression révoltée "La France est une république bananière !"


C'est la question que pose Olivier Toscer dans son ouvrage : «La France est-elle une république bananière?»

En avril 2009, il recensait sur son blog toutes les décisions et actions de notre gouvernement illustrant très largement cette dérive de notre démocratie.

Extraits :

En janvier :

  • - La suppression de la publicité sur les écrans des chaînes publiques décidée unilatéralement par Nicolas Sarkozy, entre en vigueur. Propriétaire de TF1, Martin Bouygues, «le meilleur ami» du président, peut se frotter les mains.
  • - Le Président de la République annonçe la suppression du juge d'instruction indépendant. Les enquêtes judiciaires seront désormais toutes dirigées par le Parquet, soumis au pouvoir politique. Même les plus sensibles politiquement.
  • - Bernard Kouchner, convaincu d'avoir facturé à plusieurs pays africains (Gabon, Congo et Niger), pour plus de deux millions d'euros de vagues études sans intérêt, avant d'être nommé au Quai d'Orsay, est confirmée dans ses fonctions de Ministre des Affaires étrangères par l'Elysée.

En février :

  • - Nicolas Sarkozy nomme son principal conseiller économique à la tête du nouvel ensemble bancaire Caisse d'Epargne/Banques Populaires, en se passant de l'avis de la Commission de Déontologie du Service Public.
  • - Bien que bénéficiant lui-même de l'immunité présidentielle, le président confirme sa qualité de... Lire la suite

La liste s'arrête au 23 avril
mais depuis lors, elle pourrait être largement complétée avec ce que nous recueillions chaque jour sur nos blogs.


Le dernier avatar de cette dérive bananière
en France est probablement le lièvre soulevé par la Cour des Comptes : 1,5 million d'euros d'obscurs études d'opinion qui se retrouvent régulièrement publiées dans Le Figaro. Les mots ont un sens

Et la vraie question, posée par Marianne2, n'est pas de nature financière, mais relève davantage de la manipulation de l'opinion :

" Sur les 35 études diverses facturées en 2008, au moins 15 d’entre elles avaient également fait l’objet de publications dans la presse. Pour un nombre très limité d’entre elles, la version remise à l’Elysée contenait des thèmes ne figurant pas dans la version grand public. Pour les autres études, le document remis à la Présidence était identique à celui publié par des organes de presse et conduisait donc à remettre également en doute l’intérêt de telles commandes ».

Ici, la pratique du cabinet et de(s) l'institut(s) qu'il fait travailler pose plusieurs problèmes d'ordre politique et déontologique :

1) Quelle est la nécessité pour l'Elysée, qui dispose de tout un staff de professionnels de la communication de passer par un « cabinet intermédiaire », qui, en position de donneur d'ordres, a tout loisir d'orienter les études de façon à les rendre les plus utiles possibles pour le pouvoir et, dès lors, de fausser le jeu démocratique ?

2) Comment un institut de sondage peut-il accepter de voir certaines questions rendues publiques tandis que d'autres ne le sont pas, si ce n'est, là encore, pour favoriser un dessein politique ? « Normalement, une enquête est soit totalement publique, soit pas du tout, c'est le client qui choisit. Mais on ne peut pas publier certaines questions et pas d'autres. Il y a là un problème de déontologie », estime un vieux routier du secteur. Lire tout l'article


Cette dérive et cette collusion malsaine entre médias et pouvoir ne sont pas nouvelles. Elles ont commencé avant l'arrivée de Sarkozy à la tête de l'Etat.

Mais elles s'accélèrent et il n'y a pas un jour où nous ne trouvons dans l'actualité les preuves de leur aggravation, à travers de l'information qui ressemble de plus à plus à de la propagande, des décisions qui favorisent les "amis" du pouvoir ou bien encore un état policier qui se renforce.


Des preuves trop souvent à peine relevées par des journalistes au garde à vous.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

totalement d'accord !

en dernier lieu, ceci... mais bien d 'autres exemples... ainsi mon billet précédent sur la liberté de la presse....

Jérôme on 17 juillet 2009 à 21:12 a dit…

C'est clair que chaque jour on s'éloigne de la démocratie au sens noble du terme...
Quand le peuple se réveillera-t-il ?

Claudio Pirrone on 17 juillet 2009 à 22:29 a dit…

Dieu est mort, Marx est mort, la Démocratie est morte et moi-même je ne vais pas si bien ...


Sinon, un petit tag politique :-)
http://skeptikos.dremm.net/2009/07/droite-gauche-une-pensee-enchainee/

Et je m'applique hein, trois filles et deux garçons !

chrisdabin on 17 juillet 2009 à 23:15 a dit…

désolé pour mes décourageants passages sur ton blog : depuis la création de la notion de Nation, l'Italie a toujours été "en avance" politiquement sur les deux autres gros pays continentaux ou corporatistes (Allemagne et France).
ouch!!!
la seule voie de sortie rapide serait une dé- familialisation des systèmes de protection professionnelles en France, et passer à un Etat purement Régalien.
On déconcentrerait ainsi complètement les systèmes utiles au quotidien vers le local, au plus proche des attentes des publics.

Bon là, je suis en plein rêve....:-))
...les attentes pour enlever des mains des syndicats toutes les administrations régaliennes et les systèmes para-publics (surtout la formation pro de l'undecic et des CGénéraux-CRégionaux) sont si fortes que ... :((((
Je crois que tu va te prendre des hallucinations jusqu'en 2017.
...et encore ^_+ je vois bien Coppé faire les yeux doux sur des herméneutiques chiraquiennes pour la présidentielle de 2017.

Sceptique on 18 juillet 2009 à 17:46 a dit…

La France sarkozyste, une République bananière? Il semblerait en effet que les peaux de banane déposées sous les pieds de l'opposition, et les fractures qui en résultent, soient nombreuses.

Le_M_Poireau on 20 juillet 2009 à 06:54 a dit…

C'est amusant ton article parce que l'autre soir, dans les infos d'ARTE (à regarder pour se souvenir de ce que sont de VRAIES infos télévisées !), ils parlaient de je ne sais plus quel pays d'Afrique avec au pouvoir un type triomphalement réélu depuis des siècles. Le reportage expliquait en détail comment le gars s'enrichissait sur le dos de l'Etat avec toute sa famille. Et bizarrement, ça faisait naturellement penser à Sarkozy !
:-))

Marie Laure on 20 juillet 2009 à 10:12 a dit…

@Claudio
Merci de penser à moi ;)

]Chris
Pas de soucis, ça fait réfléchir.

@Sceptique
En même temps, l'opposition n'a pas vraiment besoin de sarko pour se mettre elle même des peaux de banane sous le pied ;)

@Monsieur Poireau
C'est effectivement consternant :(

Enregistrer un commentaire

 

le blog de Hypos Copyright © 2009 BeepTheGeek is Designed by Gaganpreet Singh

over-blog.com