vudemafenetre

mardi 18 août 2009

Servitude moderne - soumission volontaire


Ce matin, j'ai trouvé dans mon feedly un "accès de rage" d'Anne Archet et la mise en ligne de la vidéo de J-F Brient dont voici le premier extrait.




Au-delà des excès du commentaire et de son ton dramatico-lyrique assez pénible au final, il me semble que ce film vaut la peine qu'on y réfléchisse puisqu'il renvoie à une notion qui me tient à coeur , celle de la soumission volontaire qui fait de nous - plus que ne le ferait n'importe quelle chaîne - des "esclaves modernes" dociles et serviles.

Comment expliquer en effet notre incroyable passivité devant les abus des puissances qui nous gouvernent ? Comment justifier - alors que nous sommes précisément aujourd'hui directement victimes de ces abus - notre incapacité à achever cette révolution qui n'est pas terminée ?


Notre attentisme actuel interpelle et questionne sur les phénomènes psychosociologiques qui nous conduisent à autant d’inertie.


"La plupart des événements de l'Histoire, même parmi ceux qui furent les plus décisifs pour une nation et un peuple, n'affectent guère la vie privée, individuelle et familiale des hommes, au-delà du petit cercle des politiques qui sont concernés » explique Sebastian Haffner dans Histoire d'un Allemand-Souvenirs 1914-1933. (Actes Sud, 2002).

C’est cette indifférence qui pour lui, explique en partie la montée du nazisme.
"D'un côté une modernité où les individus désinvestissent la sphère publique et se replient dans " le mécanisme de la vie courante ", pieds et mains liés à leur profession et leur emploi du temps, de l'autre une poignée d'hommes enragés et décidés, armés par l'idéologie et la terreur »

Cette indifférence se conjugue avec la déresponsabilistation du citoyen décrite dans le document de Philippe Augier "Le citoyen souverain éducation pour la démocratie" (Unesco 1994) :
Il est clair que la démocratie ne doit être ni une simple technique politique, ni une société productrice de jouissances, ni celle où les citoyens se contentent de choisir ceux qui décideront en leur nom. On ne peut pas résoudre le problème de la coexistence harmonieuse et équilibrée entre tous par le simple processus de l'élection. L'électeur est considéré comme souverain, mais souverain de quoi?

En lui donnant la possibilité d'élire un maire, un député, un chef d'Etat, on ne lui demande pas ce qu'il veut, mais qui il veut. On lui permet de se débarrasser sur quelques-uns de ses devoirs et de ses responsabilités envers le groupe. En mettant un bulletin dans l'urne, il acquiert une forme de bonne conscience : il a le sentiment d'avoir fait son devoir de citoyen, et d'être conséquemment gouverné comme il le souhaite.

Il n'y a donc plus aucune nécessité pour lui d'infléchir la vie collective par des actions supplémentaires. Il peut s'endormir. d'ailleurs, dans beaucoup de cas il désire être gouverné et non gouverner. L'éducation à la démocratie passe aussi par la compréhension de cette nuance fondamentale. "

Une autre raison à ce phénomène d'acceptation concerne les formes de contraintes sociales qui ont fait l’objet d’une importante réflexion philosophique et sociologique.

L’acceptation s’appuie largement sur des rapports de force et de contraintes que subissent les individus. C’est le cas de tous les régimes totalitaires.
  • L’exemple Birman est l’illustration de ces rapports de domination politique fondés sur le triptyque pouvoir / autorité / coercition.
  • Les fausses démocraties africaines - permettant l’avènement de dictateurs qui s’emparent des richesses du pays et condamnent les populations à la misère la plus cruelle - illustrent le phénomène de la contrainte économique (propriété / capital).
  • Les contraintes culturelles et notamment religieuses conduisent, elles aussi, à la soumission des peuples. Ce sont ces contraintes qu’utilisent les Talibans en Afghanistan ou les Mollahs en Iran.

L’acceptation s’appuie également sur des rapports de soumission qui ne passent plus nécessairement par une contrainte extérieure évidente, mais par une logique de " socialisation à l’auto-sujétion ".
" Il se passe bien quelque chose de particulier du côté de la subjectivité individuelle, notamment de notre rapport à une autorité qui s’affiche de moins en moins comme telle, mais dont nous devançons les désirs inexprimés. " Ecorev
" D’une manière générale, l’affaiblissement du lien social, par l’émancipation individuelle et par le productivisme, se marque par l’idée d’un déclin de l’institution coercitive -comme espace d’imposition du réel. Nous serions davantage acteurs de notre propre soumission, au point de participer pleinement et volontaire à l’élaboration de nouvelles pratiques sociales qui aboutissent à un enfermement de notre autonomie dans un espace de plus en plus contrôlé. "

Les expériences de Milgram - qui décryptent le principe de l’obéissance se justifiant par l’acceptation de la puissance légitime du savoir scientifique- démontrent avec quelle facilité l’individu accepte de réaliser des actes qui devraient heurter sa conscience. La soumission trouverait ainsi son origine dans le principe d'autorité profondément inscrit dans notre subconscient.
" Du fait de l'intériorisation sociale millénaire du principe d'autorité, le danger existe qu'il renaisse de ses cendres "

" L'exemple le plus tragique de cette intériorisation est certainement constitué des dérives totalitaires de type fasciste qu'ont connu vers la même époque divers pays d'Europe occidentale, ainsi que la Russie. Elles trouvent leur source dans la psychologie des masses humaines subissant depuis de millénaires l'oppression du système autoritaire patriarcal, qui poussent les hommes dans certaines périodes de crise à préférer l'oppression et l'esclavage à un climat (même chimérique) de désordre et d'insécurité. Ici et Maintenant

Analysant le principe d'autorité comme facteur de servitude volontaire, le journal anarchiste Alternative Libertaire illustre son propos en décrivant le processus d'émergence du fascisme.
"L'émergence du fascisme s'explique par divers facteurs socio-économiques (le spectre de la révolution russe de 1917 dans le cas de Mussolini, la crise mondiale du capitalisme de 1929 pour Hitler, etc) mais tout ceci n'explique pas l'apparition du fascisme et encore moins sa possibilité même.

Par contre, on peut affirmer que si le fascisme a pu naître, croître, et vaincre (et simplement exister), c'est parce qu'il exprime la structure autoritaire irrationnelle de l'homme nivelé dans la foule. Un fait psychologique remarquable est que le fascisme n'est pas, comme on a tendance à le croire, un mouvement purement réactionnaire, mais il se présente comme un amalgame d'émotions révolutionnaires et de concepts sociaux réactionnaires, ce qui explique son succès au sein des masses, y compris la classe ouvrière.

Tout pouvoir, même installé par la force et maintenu par la contrainte, ne peut dominer une société durablement sans la collaboration, active ou résignée, d'une partie notable de la population. C'est dans l'esprit de l'opprimé que tout pouvoir trouve d'abord sa force, plus que dans celle des armes. Rien ne paraît plus surprenant [...] que de voir la facilité avec laquelle le grand nombre est gouverné par le petit, et l'humble soumission avec laquelle les hommes sacrifient leurs sentiments et leurs penchants à ceux de leurs chefs.

Au dix-huitième siècle, David Hume nous posait déjà la question de savoir quelle était la cause de cette situation paradoxale, et répondait : " Ce n'est pas la force ; les sujets sont toujours les plus forts. Ce ne peut donc être que l'opinion. C'est sur l'opinion que tout gouvernement est fondé, le plus despotique et le plus militaire aussi bien que le plus populaire et le plus libre"

Mais à tous ces phénomènes explicatifs il faut aussi rajouter des aspects plus individuels relatifs à la personnalité de certains individus.

Dans son " Études sur la personnalité autoritaire " , Theodore W. Adorno, Membre de l’Ecole de Francfort qui se penche notamment sur les phénomènes de culture des masses, dresse les portraits psychologiques des individus séduits par le totalitarisme.
" Parmi les personnalités dont la vision du monde est " de nature à indiquer qu'ils auraient été prêts à accepter le fascisme au cas où il serait devenu un mouvement social puissant ou respectable ", on trouve un certain nombre d'individus présentant, on s'en douterait, des syndromes autoritaires, mais aussi trop " conventionnels ", ou, à l'inverse, excentriques.
Le plus " dangereux ", selon l'étude, est le " manipulateur ". Ce dernier, antikantien par excellence, " traite toute chose et tout le monde comme un objet à utiliser ". Adorno souligne que " ce modèle se trouve chez de nombreux hommes d'affaires ". Généralisation un peu étrange...

On comprend que ce texte n'ait pas toujours été accueilli avec faveur. D'autant que l'auteur va beaucoup plus loin. Il analyse certains " constituants formels " qui lui semblent typiques de ces personnalités autoritaires. Citons, à titre d'exemple, le refus de toute forme d'utopie, " l'indifférence envers le sort des pauvres, tout comme l'admiration pour les gens riches qui ont du succès. Le Figaro.


Dans " Sur la psychologie de masse du fascisme ", Jean-Marie Brohm reprend l'ensemble de ces différents phénomènes psychosociologiques qui ont permis l’acceptation du nazisme en Allemagne et conclue "Il semble que rien ne soit plus malaisé à l'homme de la rue que de ne pas s'identifier à quelque mouvement important."

Cette dernière étude devrait renvoyer chacun de nous à sa propre responsabilité mais aussi renvoyer également les partis politiques à leur propre finalité :

La mission des structures politiques doit-elle se limiter à proposer des alternatives sociétales en s'appuyant uniquement sur les processus électoraux et les instances parlementaires ou doit-elle intégrer un aspect plus large qui serait d'alerter l'opinion sur ses propres déviances inconscientes, de valoriser de vrais processus de pédagogie citoyenne et de promouvoir de réelles et nouvelles formes de contre-pouvoir ?



Edit 16h25 : Un lien pour approfondir sur la liberté de la presse, le contrôle des consciences et la démocratie selon Noam Chomsky.


43 commentaires:

dedalus on 18 août 2009 à 12:35 a dit…

un parallèle avec la soumission volontaire des femmes musulmanes via la burqa serait intéressant... et fournirait un argument supplémentaire, s'il en était besoin, pour comprendre que l'interdiction ne peut être la solution.

c'est aussi toute la complexe question du libre-arbitre...

très intéressant billet en tout cas.

valerie on 18 août 2009 à 12:56 a dit…

je me permets de reprendre quelques propos que j'ai tenus chez Anne.
Penser qu'on est acteur de sa propre soumission fait oublier les mécanismes mis en place pour, que, justement, on ne s'en rende pas compte. Qu'on soit objet, plutôt que sujet.

Pour répondre au commentaire de dedalus sur la burqa. c'est justement faire fi des discours et des idéologies qui font que la burqa peut par exemple être interprétée comme un signe de reendication, voire même de liberté. la burqa est présentée par un certain discours dominant islamiste comme une force pour les femmes ; on présente l'homme comme faible, incapable de résister à ses pulsions..; c'est donc à la femme de prendre les choses en main en revetant la burqa. c'est toute la malignité du discours dominant de faire croire aux dominés qu'il les sert.

je présume que l'auteur du document est libertaire - ce qui n'est pas une insulte ;) - ce qui légitimerait l'importance qu'il accorde à l'individu. Pour ma part, je tends à penser que les choix individuels ont une place fort maigre et que, surtout, les discours structurels légitimant la domination ne laissent pas la place à l'individu d'y réfléchir.

et tout bonnement, céder n'est pas consentir. et c'est ce qui manque dans ce documentaire, qui accable les esclaves plutot que les dominants.

je peux prendre un exemple simple. On a constaté, que peu d'esclaves femmes pendant la ségrégation aux US, fuyaient; ce n'est pas qu'elles consentaient à la domination, c'était, beaucoup plus simplement qu'on ne fuit pas quand on a des enfants en charge. on ne le peut "encombrées" qu'on est par des enfants.
En ramenant cet exemple à une situation actuelle, quand on est occupé à simplement gagner sa vie pour survivre, on n'a pas le temps, l'opportunité de s'interroger.

Marie Laure on 18 août 2009 à 13:05 a dit…

@Valérie
C'est pourquoi j'intègre aussi dans les causes, la question de la psychologie du "dominant" ainsi que celles liées aux contraintes sociales et à la "culture" de l'autorité.

@Valérie et dédalus
En ce qui concerne la burqua, j'ai une opinion assez nuancée et j'ai un peu de mal à me positionner par rapport à ce que je lis et entends ici et là et que je trouve toujours trop excessif dans un sens ou dans l'autre.

dedalus on 18 août 2009 à 13:13 a dit…

@Valérie - "la malignité du discours dominant" : oui ! et donc il ne suffit [sic !] que de tenir un discours capable de dominer le discours dominant. répondre toujours, point par point, patiemment. et jamais jamais répondre aux simplismes par d'autres simplismes.

interdire est un simplisme, souvent, et donc déjà une défaite, un renoncement.

@hypos - as-tu lu la lettre d'Elisabeth Badinter aux femmes qui portent volontairement la burqa ?

Marie Laure on 18 août 2009 à 13:17 a dit…

@dédalus
non, si tu as le lien, ça m'intéresse. (je débarque de vacances, je suis à l'ouest;)

dedalus on 18 août 2009 à 13:22 a dit…

voici pour cette chère Elisabeth

et sinon, j'ai moi-même pondu ceci et puis ceci et enfin cela ;-)

bonnes, les vacances ?

T.P. on 18 août 2009 à 13:24 a dit…

Pourquoi un individu choisira le confort d'un groupe X à l'inconfort d'une position Y qui ferait de lui un mouton noir ?
Ton billet Marie-Laure m'a refait penser au film de Louis Malle "Lacombe Lucien".
Le destin de ce jeune n'a pas été conditionné par son libre-arbitre mais par le groupe X qui a su l'accueillir avant le groupe Y.

De manière générale, je me suis toujours demandé si la servitude volontaire ne s'installait pas chez ceux qui auront composé avec de petites compromissions vénielles à propos de certaines valeurs et devant certaines situations du quotidien.
Quelles sont les limites de l'acceptable ? Pas facile d'y répondre dans la mesure où, d'un individu à l'autre, elles varient du tout au tout.

Marie Laure on 18 août 2009 à 13:45 a dit…

@dedalus
Je vais lire ça mais .. après la sieste (les vacances m'ont épuisée :p)et je ferait peut être un autre billet la dessus plus tard (quoique je me fiche un peu de tout ce ramdam autour d'un épiphénomène quand par ailleurs des réalités bien plus consternantes touchent bien davantage de monde et sont néanmoins passées sous quasi-silence)

@ThierryP
Bonjour Thierry, je suis contente que tu laisse un message et j'espere que tu vas bien/mieux.
D'une manière générale, je pense aussi... Il faut un sacré courage pour faire autrement que les autres et choisir la voie plus rude de la cohérence interne, de la remise en question et d'une certaine manière, de la solitude.

Rimbus on 18 août 2009 à 14:08 a dit…

super ton post.
Il m'a fait penser à un billet que j'avais fait sur Noam Chomsky et la liberté d'expression. Dans une vidéo, il explique très bien que le contrôle de la pensée a pour but la "fabrication du consentement"(c'est la conclusion du film). A voir ici :
http://rimbusblog.blogspot.com/2009/05/la-liberte-de-la-presse-selon-noam.html

b.mode on 18 août 2009 à 14:30 a dit…

Excellent papier ! Le travail et l'esclavage sont toujours frère et soeur...

jon on 18 août 2009 à 15:23 a dit…

Coucou, j'aime assez rentrer de vacances et, à la lecture de ce genre de billets de fond avec citations, références, et tout le toutim, penser que je peux être beaucoup moins con qu'avant de partir. Ça a du bon le soleil on dirait... :)

Sur le fond, tu abordes à mon sens le problème majeur qui fait obstacle à l'avènement de la démocratie avancée que les vrais militants appellent, à savoir la complicité tacite des citoyens — autrement dit "l'esclavage moderne" ou auto-esclavage, sans doute le pire — dans le fonctionnement d'un système humainement et socialement destructeur : la manipulation et l'isolement des masses, par la société consumériste par ex., mais pas seulement.

Ce qui explique certaines facilités d'indignation à géométrie variable ou sélective, comme le cerveau peut savoir si bien s'en accommoder. Pourtant seuls l'action collective, le courage de refuser la passivité, les choix radicaux et progressistes permettront de concrétiser les nécessaires changements politiques à opérer.

Sinon la schizophrénie collective au mieux ou l'hypocrisie généralisée au pire continueront leurs basses œuvres...

PS : Va falloir que le pavé turbine deux fois plus maintenant ! T'es contente ?! ;)

Marie Laure on 18 août 2009 à 16:21 a dit…

@Rimbus
Merci pour le lien ! vraiment très intéressant et en parfaite adéquation avec mon propos. hop, je le mets à la fin de mon article !

@b.mode
Hm, pour ma part, je ne crois pas que le travail soit si systématiquement une cause d'asservissement. Tout est question de point de vue individuel et de liberté de conscience. Pour moi, tout dépend du Comment on fait les choses : en pleine conscience - y compris de ses défauts ou faiblesses - ou de manière "mécanique" sans aucune prise de recul. C'est ce travail de prise de hauteur et d'autoanalyse qui est difficile mais essentiel et qui donne la liberté finale. Sur la forme, personne n'y verra peut être de différence, sur le fond, les motivations sont profondément opposées et la notion de liberté sacrément différente !

@Jon
Sans oublier que pour les partis politiques et les gouvernants quels qu'ils soient, c'est tentant, bien évidemment, de profiter de cette tendance naturelle de l'humain à se soumettre de lui-même.
Je me demande parfois si un homme politique qui voudrait réellement mettre en place un programme d'émancipation de l'individu (avec je ne sais pas.. par exemple des programmes d'enseignement adaptés dès le plus jeune age, de réelles modalités de contre-pouvoir, une vraie liberté d'expression etc ..) ne se condamnerait pas lui-même à la disparition.
.. Bon, tu vois comme je suis optimiste :p
PS : mais c'est pas pour cela que je vais lâcher l'affaire !

b.mode on 18 août 2009 à 17:10 a dit…

Hypos pas pour tout le monde, mais quand tu travailles à la chaîne par exemple, il est difficile de ne pas faire le travail de manière mécanique...

valerie on 18 août 2009 à 17:16 a dit…

dedalus : [aparté] je suis tout à fait contre l'interdiction de la burqa et je conchie Badinter ;).

Peut être serait il intéressant de s'intéresser aux concepts de "volontaire" "choix".
Je prepare un sujet sur l'excision. Une femme témoigne et souligne qu'elle est contre. Néanmoins, dans la société dans laquelle elle vit, ne pas être excisée signifie être exclus. Elle décide donc d'être excisée. Là l'auteur différencie l'empowerment, l'agentivité de la liberté.
Je crois que c'est ce qui me gêne dans le docu.
On zappe complètement que les choix faits peuvent sembler, sur l'instant, plus intéressants, nécessaires même si aliénants. (et qu'en plus ils sont présentés comme le dominant comme intéressants pour le dominé ; c'est toute la technique de Sarkozy "je vais te réduire tes congés mater comme ca tu bosseras +, gagneras +, t'as pas de la chance ?"

C'est un peu comme ces usines ou on te dit que tu degages si tu ne passes pas aux 40 heures/semaine. dire qu'il y a choix de la servitude est totalement abusif. on cède, on ne consent pas.

jon on 18 août 2009 à 17:17 a dit…

Non mais ça va pas la tête, v'la t'y pas que tu nous mets un lien vers du Chomsky !

(Je note l'optimisme en passant. Disons qu'il ne se condamnera pas car m'est avis qu'on peut espérer que beaucoup se lèveraient pour le soutenir...)

jon on 18 août 2009 à 17:37 a dit…

@valerie et @dedalus ! On s'en fout, c'est un faux débat cette minable histoire de burqa. Le fond du problème réside dans la dilution de la République par sa propre faute. Force est de reconnaitre que nos politiques sont incapables (ou infoutus au choix) d'y remédier en apportant des solutions sous forme de nouveaux contrats sociaux et moraux pour l'ensemble des Français !

Marie Laure on 18 août 2009 à 17:44 a dit…

@b.mode
Ben je ne suis pas complètement d'accord avec toi. Certes, il y a plus de chance - si j'ose dire:( - de virer gaga en faisant un travail débilitant derrière une machine qu'en faisant travailler ses petits neurones créatifs, mais quand même... Imaginer que c'est le travail qui aliène me gène à deux niveaux : 1) cela tendrait à déresponsabiliser complètement celui qui est "victime" d'un emploi "abrutissant" puisqu'il n'aurait aucunement la possibilité d'être autre chose que non-conscient. 2)cela reviendrait à dire par extrapolation, que ceux qui effectuent un travail répétitif type ouvrier seraient de fait nécessairement condamnés à être des abrutis .. Hm ... Tu vois où ça peut mener ... ;)
Moi je préfère croire que chacun à la possibilité de "prendre conscience". C'est même pour moi cette capacité de conscience qui différencie l'homme de l'animal :-)

@Valérie
Quand tu parle de "docu" tu parles de mon billet dans l'ensemble ou d'une partie citée ? En ce qui concerne la possibilité de faire des choix intéressants si même aliénants, je suis tout à fait d'accord. L'important encore une fois, c'est de savoir POURQUOI on fait ce choix et de ne pas le faire de manière automatique ou pour répondre à l'idée dominante.
C'est ça aussi la vraie liberté : pouvoir faire de "mauvais choix" mais en le sachant.

Marie Laure on 18 août 2009 à 17:49 a dit…

@jon
je suis une bonne élève et en plus je suis bien conseillée par de brillants bloggeurs :-)
Pour la burqa +1 : on s'englue dans le détail au lieu de voir l'ensemble (l'histoire du fou qui regarde le doigt n'est jamais loin de nos modes de réflexion). Cela dit, c'est une illustration comme une autre de l'effet "soumission volontaire" ... Il ne faut juste pas que ça cache la forêt.
C'est au politique (dans le sens général de la cité) bien entendu de mettre en place les conditions d'une réelle libération des consciences. ... ça peut faire mal à certains, c'est sûr, de voir clair en eux mêmes ...

valerie on 18 août 2009 à 19:03 a dit…

hypos :Pardon le "docu" désigne le film présenté.


jon ; on se fout de la burqa quand le gvt l'agite pour nous faire oublier le reste. Dans une perspective féministe et/ou libertaire, il est intéressant de l'interroger, comme d'autres attitudes.

b;mode on 18 août 2009 à 20:25 a dit…

@hypos sauf ton respect tu confonds l'oeuf et la poule. Le travail à la chaîne abrutit, je n'ai jamais dit que le travailleur à la chaîne est un abruti. Il est victime d'un système abrutissant qui le laisse mort de fatigue le soir et lui interdit tout esprit critique; je pensais que c'est ce que tu voulais dire... Désolé !

Marie Laure on 18 août 2009 à 23:43 a dit…

@b.mode
J'ai bien compris ton commentaire, mais comme je ne suis pas forcément d'accord avec toi sur l'aliénation due au travail (en tout cas, j'ai une opinion moins tranchée), je voulais juste montrer en quoi ce raisonnement (du travail qui abrutit) peut à un moment déraper vers un type d'excès qui me dérange ;)
Je ne crois pas confondre l'oeuf et la poule. J'ai rencontré - comme toi aussi j'en suis sûre - des gens qui travaillaient à la chaîne et qui savaient se regarder en face et faire des choix libres. Et puis j'ai aussi rencontré des personnes qui ont des jobs intellectuels et qui sont infoutus de faire fonctionner leur cervelle pour faire autrement que ce qui est "socialement correct" ou autorisé par leur milieu social .. donc ... hm .. vaste débat ;)

Didier Goux on 19 août 2009 à 00:12 a dit…

Je souscris entièrement (à part les délires post-adolescents des libertaires et de Chomsky) à ce billet. Le problème étant que la sujétion de vos (nos) esprits ne vient pas du tout de la direction où vous la guettez. A ce détail près, bravo !

jon on 19 août 2009 à 01:16 a dit…

M. Goux, sauf votre respect, placer la pensée d'un Chomsky (libertaire ou anarchiste effectivement) au niveau de celle d'un post-adolescent relève de la pratique des manipulateurs que celui-là dénonce par ailleurs avec génie. Vous me décevez à tomber dans tel raccourci intellectuel à volonté essentiellement disqualifiante ;)

Marie Laure on 19 août 2009 à 10:54 a dit…

@Didier Goux
Merci de votre soutien Didier ;)Pourriez-vous nous dire d'où vient à votre avis la sujétion de nos esprits ? S'il y a une hypothèse qui m'a échappée dans ce billet qui se voulait récapitulatif des "causes", je préfèrerais pouvoir compléter.

osiris on 19 août 2009 à 17:11 a dit…

Content de te retrouver.
Je partage une fois de plus ton avis. Et termine mon post sur le sujet :
(...) Nous sommes malheureusement les premiers responsables à ne pas savoir ou vouloir y résister. Isolement, rapport de force, absence d'alternative politique réelle, sensément probable ou possible finissent par nous tétaniser. Est-ce irréversible ? La question est ouverte.
http://lesillon04.hautetfort.com/archive/2009/08/19/ou-mene-l-indifference.html

des pas perdus on 19 août 2009 à 19:16 a dit…

Sujet vaste qui aurait besoin d'être délimité tant on peut ouvrir des portes déjà ouvertes...

La soumission, vieux fantasme, non ? Certain-e-s adorent.

Bon, en étant sérieux, toute vie en groupe est une acceptation d'une certain degré de soumission, à la société, à la norme sociale et politique, aux médias dominants, au champ du possible, à la publicité, à la consommation à la mondialisation libre et heureuse, à Dieu, aux idoles, aux maîtres, aux patrons, aux enfants-rois, à la météo, aux pulsions de nos corps...

Consciente, inconsciente, acceptable, inacceptable... tout est question de degrés... Mais a-ton le choix ? Au maximum des non choix...

J'ai trouvé un excellent article de Lordon qui se rattache au sujet :

http://blog.mondediplo.net/2009-08-17-Critique-des-medias-critique-dans-les-medias

miha a dit…

c'est un sujet qui me questionne depuis bien longtemps.
quelles sont les causes de cette acceptation, cette soumission, voire, certaines fois, de cette lâcheté ?
en comprendre les mécanismes sera un premier pas vers un sursaut libérateur.
on met souvent en cause l'égoïsme.
je ne pense pas que nous soyons si égoïstes.
quand il y a des catastrophes, on constate aussitôt de la solidarité, il y existe nombre de bénévoles, par exemple.
on dit aussi que c'est de l'indifférence.
je ne pense pas non plus que ce soit ça.
quand il arrive des drames, nous sommes sincèrement désolés ou, selon le cas, indignés.
Alors ?
Alors, oui, je crois que le travail est pour beaucoup dans le processus.
Pas seulement des ouvriers trop fatigués physiquement par leur travail pour avoir la force de se révolter.
Les cadres aussi. La peur de ne pas être assez performant, la compétition, etc...
Alors ? la solution ? Une des solutions ?
J'en arrive à chaque fois à la conclusion que c'est la décroissance.
moins de biens, plus de liens.
le revenu minimum d'existence... puisque nous sommes obligés d'avoir de l'argent même pour ce qui est vital (nourriture, logement, etc...)
le partage du travail indispensable (comme l'agriculture) et seulement 3 à 4 heures de travail par jour.
profiter des progrès techniques non polluants, intelligents pour enfin donner la priorité au progrès humain.

avec un revenu minimum d'existence par personne (qui ne serait pas plus lourd budgétairement que toutes les aides diverses actuelles confondues) permettrait d'envisager sa vie sans angoisse, d'avoir le choix non plus de travailler mais de s'occuper, d'être solidaire bénévolement.
non, non, ne croyez pas qu'alors que tout le monde ne ferait plus rien.
on s'ennuie très vite quand on ne fait rien et on a besoin de s'entraider.... ça fait partie de la nature humaine, la vraie, celle qui ne serait plus étouffée.

pour moi, c'est une des solutions.

Anonyme a dit…

Votre billet tel qu'il m'a été proposé sur internet via http://www.wikio.fr/video/1538116 est accolé à des annonces commerciales google : http://www.avocat-par-telephone.fr/?gclid=CN7TkJPZsJwCFU0A4wodcgPrjw et http://www.revenus-depuis-domicile.com/. Ainsi votre choix de support communicationnel associe à vos messages "intellectuellement attentistes" une touche publicitaire au comble du paradoxe ! Cela confirme du moins que "D’une manière générale, l’affaiblissement du lien social, par l’émancipation individuelle et par le productivisme, se marque par l’idée d’un déclin de l’institution coercitive -comme espace d’imposition du réel. Nous serions davantage acteurs de notre propre soumission, au point de participer pleinement et volontaire à l’élaboration de nouvelles pratiques sociales qui aboutissent à un enfermement de notre autonomie dans un espace de plus en plus contrôlé. D’une manière générale, l’affaiblissement du lien social, par l’émancipation individuelle et par le productivisme, se marque par l’idée d’un déclin de l’institution coercitive -comme espace d’imposition du réel. Nous serions davantage acteurs de notre propre soumission, au point de participer pleinement et volontaire à l’élaboration de nouvelles pratiques sociales qui aboutissent à un enfermement de notre autonomie dans un espace de plus en plus contrôlé".
Alors bonne poursuite à l'AV.

Sceptique on 20 août 2009 à 07:28 a dit…

La description des phénomènes est juste(individualisme, désintérêt pour la chose publique dès après le vote) mais l'interprétation est biaisée par les convictions révolutionnaires des auteurs. Hors situation de dictature, avec séances obligatoires d'éducation politique, je défie ces partis de faire mieux, dans les conditions de démocratie qui sont les nôtres.
L'individualisme est une évolution naturelle des sociétés qui se laïcisent et se dotent de libertés de conscience, d'opinion, d'entreprise, etc.
Les citoyens qui ne sont pas passionnés par la politique et la chose publique, délèguent, puis se plaignent, enfin, sanctionnent au vote suivant. Entre-temps, les activités politiques, consistant essentiellement à préparer l'élection suivante, ne concernent que les quelques militants et permanents des partis politiques.
Le nazisme a germé sur l'humiliation de l'Allemagne par le traité de Versailles de 1918 et sur les séquelles de la crise économique et financière des années 20. Les allemands ordinaires n'y ont pas vu de mal, tout comme la majorité des citoyens russes est indifférente aux méthodes brutales de Poutine (le vrai chef).
La genèse du fascisme italien est plus complexe, mais elle s'est vite enracinée dans le nationalisme.
Les remèdes à la passivité populaire comportent toujours leur part d'épuration et de contrainte.

Marie Laure on 20 août 2009 à 13:02 a dit…

@osiris
Bonjour Christian et ravie de te savoir de nouveau sur la toile ! Contente aussi de voir - à travers ton dernier billet - que nous sommes toujours en phase sur le sujet ;) A très bientôt j'espère

@Des pas perdus
Merci pour le lien ! En ce qui concerne le choix, je pense que nous l'avons : tout du moins, nous avons le choix de nous poser des questions au lieu d'agir de manière quasi automatique.Après, je suis d'accord, nous n'avons pas forcément le choix de faire "autrement" ...

@Miha
.. Comme je répondais à b.mode, je suis assez nuancée sur le sujet du travail. Je comptais d'ailleurs - si j'ai un peu de temps - à faire un billet la dessus. Sans doute que la manière dont le travail est envisagé par la sarkozie est aux antipodes de la vision que je voudrais défendre. Toutefois, je pense que le travail peut aussi être un moyen d'émancipation, de valorisation, de dépassement de soi... Tout dépend en fait de la manière dont on considère le travail et le travailleur surtout. Le slogan "travailler plus pour gagner plus" est non seulement une escroquerie intellectuelle mais il est terriblement réducteur puisque totalement déshumanisé. Peut être à cause de mon boulot, je crois encore que le travail - y compris pour des taches peu qualifiées - peut être source d'émancipation, de réalisation de soi, de collectif etc ... Je ne suis pas certaine d'être totalement utopiste quand j'évoque cela ;)

@Anonyme
Merci beaucoup pour ce message de service qui va probablement m'être très utile :p Que voulez vous que je fasse ? Ai-je un pouvoir sur gogole ? Et faut-il - sous pretexte que le commerce est partout - refuser de s'exprimer sur le net ?

@Sceptique
Le sujet du post n'est pas la montée du fascisme, ni une apologie de l'anarchisme. Je cite les auteurs pour illustrer le propos et déterminer les différentes causes possibles ou probables de l'inertie préoccupante que nous constatons.
Je suis d'accord avec vous : "je défie ces partis de faire mieux, dans les conditions de démocratie qui sont les nôtres". Ces conditions effectivement doivent changer et c'est le sens de mon engagement politique et de blogueuse.

miha a dit…

"Toutefois, je pense que le travail peut aussi être un moyen d'émancipation, de valorisation, de dépassement de soi... Tout dépend en fait de la manière dont on considère le travail et le travailleur surtout"

mais oui, mais oui, c'est ça, tout à fait ça !

le travail peut, doit, être un moyen de valorisation, de dépassement de soi et on y arrive bien mieux si il n'est pas VITAL de travailler.

Sceptique on 21 août 2009 à 11:13 a dit…

J'ai relu le post, et ce que j'ai relevé s'y trouve bien. Il ressort aussi de la définition de la démocratie que c'est une chose trop sérieuse pour être livrée au choix des citoyens.
La quasi universalité du modèle de la démocratie, à quelques nuances près, n'indique-t-elle pas qu'elle s'ajuste à la nature humaine?
Quelle est votre propre projet? Avez-vous un modèle en vue?

Marie Laure on 21 août 2009 à 11:35 a dit…

@sceptique
Bouhhh ... je n'ai jamais écrit que la démocratie était trop sérieuse pour être confiée aux citoyens !! d'où vous vient cette idée et avec quel apriori avez vous lu mon billet ?
Et si la démocratie est un modèle qu'il faut protéger, sans faut-il aussi et surtout l'améliorer pour quelle devienne effective et non plus un simple trompe l'oeil qui, au pire, ne respecte pas les souhaits du peuple et, au mieux, permet à celui ci de se dédouaner de toutes responsabilités une fois le bulletin de vote glissé dans l'urne.

Vogelsong on 21 août 2009 à 19:26 a dit…

Un bon référentiel de la zombifiaction de masse.

Le problème c'est la suite. Le niveau d'acceptation est tellement poussé que toute remise en cause peut s'avérer dangereuse.

Exemple basique, comment faire une révolution, même pacifique avec une population élevée dans le culte de la TV et qui s'y vautre devant plus de 3 heures par jour.

Sceptique on 22 août 2009 à 09:13 a dit…

Je n'ai pas dit que VOUS teniez la démocratie pour une chose trop sérieuse pour être confiée aux citoyens, mais cette préoccupation se sent chez l'auteur (ou les auteurs) que vous citez.
Le défaut de la démocratie est justement de soumettre les élus à leurs électeurs et non le contraire. Ce qui en temps ordinaire, réduit sérieusement sa capacité d'agir. Ne l'a t-on pas constaté en France, à diverses reprises, et même depuis Juin 2007? Ne l'observe-t-on pas aujourd'hui aux USA où l'opinion ultra-libérale (pas simplement les lobbies des producteurs de soins!) résiste au projet d'assurance-maladie accessible aux plus pauvres?
Les grandes causes, généralement dramatiques, nécessitent en démocratie une union nationale, effaçant les clivages. C'est bien sûr possible, ce qui a permis aux démocraties de gagner la guerre contre Hitler et l'Axe.
Mais comme le remarque Vogelsong, en cette année 2009, où la crise n'empêche pas le bonheur au quotidien pour le plus grand nombre, nous n'en sommes pas là.

Marie Laure on 22 août 2009 à 11:35 a dit…

@Vogelsong
Bah justement, je ne vois pas comment faire cette révolution sans modifier profondément en préalable le système éducatif. Apprendre à faire des choix en conscience, à agir en toute liberté, ce devrait être à mon avis le point central de l'enseignement. On en est loin .. et de plus en plus loin quand on voit comment les programmes (ou la programmation ?) sont désormais conçus :S

@Sceptique
"Le défaut de la démocratie est justement de soumettre les élus à leurs électeurs et non le contraire". Je pense juste l'inverse. Quoique je comprenne ce que vous voulez dire mais qui est à mon sens davantage un dévoiement qu'une conséquence naturelle de la démocratie.Le cumul des mandats par exemple, ou le fait qu'il n'y ait pas de statut de l'élu, sont pour moi des origines possibles de ce dévoiement.
Il me semble que dans une saine démocratie, les électeurs devraient avoir encore davantage de pouvoir de contrôle et les élus devraient non seulement consulter mais aussi rendre des comptes régulièrement

Peretz on 24 août 2009 à 08:10 a dit…

L'explication de l'acceptation des servitudes tient en grande partie au fait que chacun travaille d'abord pour gagner son pain quotidien, élever ses enfants, etc. Ce n'est pas de la passivité mais simplement une ensemble de priorités. Ceci jusqu'à une certaine limite, celle que des contraintes extérieures l'empêchent de continuer à vivre selon ses habitudes. Il y a une balance, un choix à faire entre deux dangers, rester esclave, subir ou se révolter avec ce que cela suppose du danger de l'inconnu.Le travail serait le premier responsable de cette situation. Ce qui revient à dire qu'au-delà d'un certain nombre de chômeurs tout peut arriver...

romain blachier on 24 août 2009 à 17:12 a dit…

excellent billet. Je viens de le linker

Marie Laure on 25 août 2009 à 09:23 a dit…

@Peretz
Alors là, je ne suis absolument pas d'accord. Dans le passé, le temps dédié au travail et aux priorités quotidiennes était bien supérieur. Or, on a vu des mobilisations massives ayant pour objectif l'amélioration des politiques sociales ou le refus de certaines orientations gouvernementales.
Au contraire de vous, je pense que l'individu occidental n'a jamais eu autant de temps libre et de moyens pour lui faciliter la gestion du quotidien. Et je ne suis pas loin de croire qu'une des raisons de cette passivité est aussi peut être la molesse dans laquelle nous confine un certain type de progrès.

@Romain blachier
Merci beaucoup Romain, ton compliment me fait très plaisir ;)

Mouss Diouf et Guy Debord on 22 octobre 2009 à 01:19 a dit…

JE VAIS TE CREVER.

Werner a dit…

Au commentateur précédent : est-ce une menace ? ou une blague de très mauvais goût ? ou l'œuvre d'un psychopathe haineux ?

Luc Paul ROCHE on 20 janvier 2010 à 07:55 a dit…

La vidéo de JF Brient, on doit le reconnaître, manifeste une terrifiante beauté métaphysique ; il s'agit d'une œuvre d'art, libre de surcroît, qui dénonce avec justesse l'auto-aliénation des masses.
Toutefois, elle en reste à une sorte de contemplation morose, et c'est d'ailleurs ce qui fait sa beauté.
Il me semble que dénoncer la servitude volontaire d'aujourd'hui, particulièrement celle du salarié qui vit encore dans des pays vaguement démocratiques, ne sert pas à grand-chose si on ne valorise pas en même temps le nécessaire contrepoids à l'exploitation et à l'oppression des travailleurs qu'est le syndicalisme (il faut relire la Charte d'Amiens à ce sujet). La liberté syndicale ne s'usant que si l'on ne s'en sert pas, c'est encore et toujours de la responsabilité du salarié s'il laisse se dégrader le syndicalisme en n'y participant pas. En clair, comme j'essaie de le montrer dans mon livre, la syndicalophobie de masse (à ne pas confondre avec l'antisyndicalisme classique des gouvernements et du patronat) constitue la forme la plus achevée, la plus navrante et la plus effrayante aussi de la servitude volontaire. Jamais les salariés n'ont été autant exploités ; jamais comme aujourd'hui, cependant, ils n'ont autant méprisé leur propre outil de revendication qui est l'organisation syndicale sur le terrain.
En clair une philosophie politique qui se contente de déplorer les excès du capitalisme libéral sans jamais s'interroger une seule fois sur la nécessité de l'outil syndical, cette philosophie politique, dis-je, restera abstraite, imprécise et, pour tout dire, sans aucun effet pratique.

LP Roche

LDP a dit…

Vous faites fausse route en essayant de coller le capitalisme avec le syndicalisme.

Le danger c'est le capitalisme et ces 'marchands' qui pillent/tuent la terre pour de l'argent.

Nombreuses sont les richesses pour l'humanité qui ont été pillée/brulée/volée.

Il faut savoir refuser l'inacceptable mais cela à un prix et va radicalement changer vos vies.

La vrai question: En est vous capable ?

De toute facon vous n'avez pas le choix.

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