Mon billet de réac ...

Je me suis réveillée ce matin pleine de bonnes intentions : j'allais m'y coller, à la vaisselle, au ménage, aux papiers en retard, aux .. Bref, j'allais réintégrer mon costume de mère de famille à la fois parfaite et sublime.

Ouai ..

Sauf que c'était sans compter mon abonnement à Courrier International et mon activité frénétique sur Twitter et mon addiction à la toile et ma paresse définitivement crasse.

Bref, Tout cela vous vaut - au lieu d'un bienvenu silence signe d'une activité domestique bien gérée - un billet de réac 100% pur jus d'hypos.

Je l'avoue - à la limite je l'assume fièrement - je suis obamaniaque et je trouve que ce type est bien le seul à nous avoir donné un peu de frissons de joie cette année.

Et moi, je ne boude pas mon plaisir messieurs dames, j'aime ça, je suis une gourmande, j'en redemande !

Quand j'avise notre nabot national et toutes les vilaines choses qu'il entreprend, quand j'écoute, lassée, notre gauche tristounette qui ne sait plus où elle va et nous fait tantôt bailler d'ennui, tantôt pleurer de rage, quand je compte les morts chez France Telecom, que je vois la gueule du nouvel ascenseur social qu'on nous propose en sarkozie, quand on me gave d'histoires de cul et de faux chiffres sur la misère humaine, bah oui ! moi je suis contente de penser à Obama et à l'espoir qu'il a fait naître.

Alors, au milieu des critiques, je reprends plutôt à mon compte un article de The Independent paru hier dans le dossier spécial sur Obama.

Certes, la candi­dature d’Obama au prix Nobel a été soumise le 1er février [date limite du dépôt des candidatures], moins de deux semaines après son arrivée au pouvoir le 20 janvier. Mais, entre ce moment et le jour où le nom du lauréat a été dévoilé, il a introduit un changement radical dans le climat politique international.

Obama est arrivé au pouvoir avec un désir de paix et un esprit ouvert aux autres peuples, deux éléments qui représentent en eux-mêmes un énorme changement. Le président américain ne voit peut-être pas d’autre solution que de faire la guerre contre Al-Qaida en Afghanistan, mais partout ailleurs il a réaffirmé l’importance des Nations unies et son soutien à une diplomatie multilatérale. Il a remplacé les menaces militaires par le dialogue avec l’Iran et la Corée du Nord et entamé des négociations avec la Russie sur le désarmement nucléaire. Il a fait de la paix au Moyen-Orient une priorité élevée. Il a tendu une main amicale au monde musulman. Con­cernant le réchauffement climatique, il a abandonné le scepticisme affiché auparavant à Washington.

Tout changement commence par un changement dans l’esprit d’une personne, et Obama a été cette personne.

J'en ai un peu marre (euphémisme) de voir tout un tas de pseudo-intellos nous casser le barack sous prétexte d'anti-américanisme, d'anti-capitalime et d'anti-joie primaires.

La vérité, c'est que nous autres Français, nous sommes non seulement dans une merde noire avec le roitelet que nous nous sommes offert à la tête de l'Etat, mais nous traversons une espèce de dépression glauque qui nous rend amorphes et systématiquement négatifs.

Et ce n'est pas dans cet état d'esprit que nous allons pouvoir - nous qui prétendons être dans "l'opposition" - relever nos manches, faire barrage à une seconde vague de sarkozie et proposer un "espoir à gauche" crédible aux électeurs .

Alors, pour finir de vous convaincre que c'est moche de ne pas se réjouir du Nobel d'Obama, je vous donne la suite de l'article :

Il est tout simplement faux qu’il n’a été attribué par le passé qu’à des avancées concrètes vers la paix. Au contraire, il a souvent été un encouragement pour mener des efforts engagés jusqu’à leurs termes.

En 1976, le choix s’était porté sur Mairead Corrigan et Betty Williams, les fondatrices du Mouvement des femmes pour la paix, dans le but d’envoyer un signal aux deux populations qui se déchiraient en Irlande du Nord. Aung San Suu Kyi était en prison lorsqu’il lui a été attribué, en 1991. Il s’agissait d’un geste mûrement réfléchi de soutien à la démocratie en Birmanie. En 1994, le comité Nobel a souhaité renforcer l’élan vers la paix au Moyen-Orient en distinguant Yasser Arafat, Shimon Pérès et Yitzhak Rabin. Le prix veut certes célébrer des progrès passés, mais aussi influencer la réalisation d’un meilleur avenir.

Dans son testament, Alfred Nobel avait stipulé qu’il devait récompenser “la personnalité ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des congrès pacifistes”.

Il est difficile de penser à quelqu’un correspondant davantage à cet idéal cette année que Barack Obama.

Sur ce, je file - enfin! - attaquer la poussière et me venger sur les moutons planqués sous mon lit.