vudemafenetre

vendredi 11 décembre 2009

"La France des propriétaires", encore un joli mensonge sarkozyste


On est bien loin des promesses de campagne de Sarkozy et de son rêve d'une France de propriétaires !





La réalité du coût du logement en France

Gabrielle Fack, économiste au Paris Jourdan Sciences économiques, décrit dans une récente enquête détaillée, l'évolution des divers coûts afférents au logement en France. Cairn.info

Cette enquête prend en compte la période 1988-2006 et les résultats montrent la part toujours plus importante du logement dans le budget des ménages, notamment pour les plus modestes.

Parions que sur la période 2007-2009, les choses se soient largement aggravées avec la crise que nous traversons.

Entre 1988 et 2006, la proportion de propriétaires a augmenté en France métropolitaine, passant de 54 % à 57 %.

Mais l’accès à la propriété est de plus en plus réservé aux ménages les plus aisés, alors que les ménages les plus modestes sont de plus en plus locataires.

Si le pourcentage de ménages accédants à la propriété a peu diminué sur la période, leur charge financière a augmenté relativement fortement, à cause de l’augmentation des prix immobiliers pour les nouveaux accédants, mais aussi, dans une moindre mesure, de la baisse des aides au logement pour l’accession.

Ce sont les ménages les plus modestes qui ont connu l’augmentation la plus forte de leur taux d’effort, de 22 % en 1988 à 30 % en 2006.

Les dépenses des locataires varient fortement en fonction du secteur de location. Les ménages du secteur social bénéficient de loyers plus faibles, et leur charge financière, une fois les aides déduites, est en moyenne inférieure de 46 % à celle des locataires du secteur libre en 2006.

L’augmentation des loyers et des prix immobiliers est en partie liée à l’amélioration de la qualité des logements sur la période.

Mais si la surface habitable par unité de consommation a augmenté sur la période pour tous les ménages, la hausse a été deux fois plus faible pour les ménages les plus modestes (+12% de surface).


Une loi Dalo en trompe l'oeil

Un an après l'entrée en application de la loi Dalo, 114.000 demandes de logement ont été déposées, 16.000 familles relogées ou hébergées.

Alors que plusieurs régions parviennent à offrir un toit aux ménages considérés comme prioritaires, la situation est catastrophique en Ile-de-France.

Paris, où vit 3,65 % de la population française, recueille 20 % du total national des demandes. Le chiffre grimpe à 63 % pour l'Ile-de-France. A la fin de septembre 2009, 7.398 décisions favorables avaient été rendues par la commission de médiation de Paris face à seulement 837 offres émanant de bailleurs.

Cette situation critique, observée à moindre échelle en Provence-Alpes-Côte d'Azur et outre-mer, pose question concernant la rigueur avec laquelle est appliqué le texte comme les critères d'acceptation des dossiers. Les Echos

10 millions de mal logés

En novembre dernier, le comité de suivi de la mise en œuvre de la loi sur le droit au logement opposable (dalo) avait réclamé l’application d’un "programme de réquisitions" de logements vides. Le comité en avait appelé à Nicolas Sarkozy en raison de l’"aggravation" de la situation des mal logés. FranceInfo


Selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre , la crise du logement touche 10 millions de personnes en France,

- dont 3,5 millions sans abri ou très mal logées (cabanes, caravanes, familles nombreuses en chambre d’hôtel, hébergement d’urgence)

-et 6,5 millions fragilisées (en instance d’expulsion, logeant dans des copropriétés insalubres...).


Extraits : La fragilité des ZUS (Zones sensible urbaines)
Les résultats de diverses enquêtes révèlent des écarts très importants entre la situation des ZUS et celle des autres quartiers des mêmes agglomérations :
Les revenus des habitants
Selon la source fiscale, le revenu annuel moyen par unité de consommation des ménages vivant en ZUS s’élève à 11 407 euros en 2005, contre 20 170 euros dans l’ensemble des unités urbaines comprenant une ZUS.
L’emploi
En 2007 comme les années précédentes, le taux de chômage dans les ZUS est deux fois supérieur à celui des autres quartiers, sachant que 33,6 % des résidents des ZUS sont inactifs (8 points de plus qu’au niveau national). Par ailleurs, l’enquête Emploi de 2007 indique que près de 28 % des salariés vivant en ZUS disposent d’une rémunération mensuelle inférieure au seuil de bas salaires. Ce taux atteint 39 % pour la population féminine vivant en ZUS.
L’insertion professionnelle des jeunes résidant en ZUS
L’enquête « Génération 98 », réalisée par le Céreq, a permis d’analyser, sur trois ans, les trajectoires sur le marché du travail des jeunes sortis du système éducatif en 1998. Il en ressort que l’entrée dans la vie active est plus difficile pour les jeunes gens qui résident dans les ZUS : chômage, instabilité de l’emploi, faibles rémunérations et moindre qualification des postes occupés caractérisent davantage leur parcours que celui des jeunes issus des autres quartiers.
La santé
Le rapport 2006 de l’OnZUS comprend une étude sur l’état de santé et le recours aux soins des habitants des ZUS. Il ressort de cette enquête que près du tiers de leurs résidents se déclarent en mauvaise santé contre un quart des personnes qui n’y vivent pas.
L’insécurité et le sentiment d’insécurité dans les ZUS
Selon l’enquête permanente « Conditions de vie » réalisée annuellement par l’Insee, un sentiment d’insécurité se développe avec plus de prégnance en ZUS qu’ailleurs : en 2008, 27 % des habitants déclarent se sentir en insécurité dans leur quartier souvent ou de temps en temps. Ils sont deux fois plus nombreux que les autres citadins à exprimer ce sentiment.


Eric Cantona, parrain de la Fondation,vient d'ailleurs de publier un ouvrage intitulé "Elle, lui et les autres"contenant plus de 150 photographies réalisées de Paris à Lyon, de l'Ile de la Réunion au Brésil, et disponible au prix de 28 euros.

"C'est du reportage brut et ça se marre même franchement dans la dèche à Paris, Metz, La Réunion ou Fortaleza. Il est possible que Cantona fasse rigoler. En contrepoint de ces photos amicales, des photos de lieux, étonnantes d'observations, précisent le cadre rudimentaire des vies. On voit bien les choses." Rue89






7 commentaires:

des pas perdus on 12 décembre 2009 à 06:25 a dit…

Intéressant.

Tout a commencé sous le gouvernement Barre... La situation que tu décris estl'aboutissement d'un processus vieux de trente ans...

Retour de la liberté de fixer les loyers, allègement des aides à la pierre, création de l'APL...

Il faut absolument lire ceci : http://www.monde-diplomatique.fr/2009/04/VILAIN/16972

"L’effort public représente moins de 2 % des richesses produites, taux qui d’ailleurs ne cesse de diminuer"

Le_M_Poireau on 18 décembre 2009 à 18:04 a dit…

ZUS, c'est une autre manière de dire ghetto, non ?
C'est ahurissant d'être locataire avec un salaire bas et qui n'évolue qu'un tout petit peu moins vite que l'inflation et d'avoir face à soi un proprio qui te réclame de 3 à 5 % de plus de loyer ! Même le foie gras évolue moins vite !
Je préconise la suppression de toute la défiscalisation des placements immobiliers pour que ces crétins arrêtent d'y mettre du pognon en espérant rafler la mise chaque année !
:-))

Marie Laure on 18 décembre 2009 à 21:12 a dit…

@Monsieur Poireau
Heu ... je propose en complément que les crétines qui ont se sont endettées sur 25 ans pour acheter un appartement qu'elles habitent puissent profiter de niches fiscales :-)

Unknown on 17 février 2010 à 09:39 a dit…

Entièrement d'accord avec Mr POIREAU : les conditions d'accès au logement se dégraderont de plus en plus car nous sommes les vaches à lait des propriétaires cherchant à s'enrichir par le seul placement financier sécurisé actuellement et recommandé par banquiers et économistes : le placement financier défiscalisé. Il faut supprimer le privilège de la défiscalisation .

Anonyme a dit…

à l'allure où ça va, on finira tous dans des taudis, la plupart des proprios ne pourront plus entretenir le bien qu'il nous loue, c'est ce qui arrive actuellement. les salaires étant minables pour les 3/4 des gens en France : stage, smic, temps partiels, intérim, retraite, on prend ce qu'on trouve pour se loger. les prix de vente ont flambés et c'est très rare que qd on est locataire on puisse acheter à part se mettre un crédit de 25 ans sur le dos, ce qui n'est pas conseillé en pleine crise économique. je ne vous ferai pas un scénario catastrophe, tout le monde sait très bien où mène le capitalisme (prendre l'exemple des US : retraite minable, travail jusqu'à 70 ans, et poubelle pour se nourrir). La france tient le choc grace aux économies des français mais quand ceux ci auront siphonés leur livret A et assurance vie que restera t'il.

Voyance amour on 28 janvier 2013 à 16:54 a dit…

Vous ne pouvez pas savoir comme cela fait plaisir de tomber sur un joli et intéressant blog.

voyance gratuite par mail on 7 juin 2016 à 12:46 a dit…

Excellent article de qualité. Je suis tout à fait d’accord .

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